Le mot yoga signifie « union ». Il n’y a pas un yoga mais des yogas.
La première définition du yoga a été retrouvée dans la Bhagavad Gita (Texte sacré hindou composé entre le Ve et IIe s avant JC) :
« Équanimité, voilà ce qu’on nomme le yoga »
« Le yoga est l’habilité dans les actes »
Équanimité = égalité d’âme, d’humeur
Le yoga est apparu dans la Société védique (2e millénaire avant notre ère) sous forme d’actes rituels pour les divinités, d’offrandes, de méditations et chants de mantras.
Le yoga vise à soulager la souffrance inhérente à notre condition humaine. L’ignorance (Avidyà) de notre vraie nature en tant que pure conscience, nous conduit, à tort, à nous identifier à nos corps et esprits transitoires. Il faut donc cultiver notre discernement (grâce au yoga) pour libérer notre véritable identité (Atman, le Soi).
En Occident, le yoga est généralement perçu comme un exercice physique limité à la pratique de postures et de méditation. Toutefois, le yoga est bien plus vaste – et plus profond – que cela. Tel qu’il est défini par ses origines et par sa place dans la connaissance védique, le yoga relève davantage de la pratique spirituelle.
Les enseignements du yoga ont été codifiés ultérieurement dans ce que l’on connaît aujourd’hui sous le nom de Yoga Sutras, une œuvre rédigée (ou compilée) par le sage indien Patañjali entre l’an 200 et l’an 500 de notre ère. Ces 195 Sutras sont considérés comme les textes fondateurs du yoga moderne.
Sutra = couplet
Le Yoga Sutra défini le yoga comme l’arrêt des fluctuations du mental.
« Yoga citta vritti nirodhha »
Le yoga est surtout pour moi une invitation à sortir de sa dualité et à entrer dans une expérience inclusive de la vie, depuis la présence.
Dans le Yoga Sutra, Patañjali défini 8 voies du yoga, pour accéder à cet état de yoga :
Yama : morale universelle, les principes de vie en société
Niyama : codes de conduite personnels
Asanas : Postures, rester dans la posture dans un état méditatif et de contemplation
Pranayama : le contrôle du souffle par les exercices de respiration
Pratyahara : le retrait des sens, pour ramener notre attention vers l’intérieur
Dharana : la concentration
Dhyana : la méditation
Samadhi : l’éveil
C’est au sein des Yamas et Niyamas que nous trouvons les valeurs et les grands principes à suivre selon le yoga. Leur but n’est pas de restreindre l’individu mais au contraire de le libérer. Ils l’invitent à utiliser son énergie de manière appropriée dans la relation avec lui-même et avec les autres.
Les Yamas :
Les Yamas (= contenir ou contrôler) sont décrits comme des observations morales et sont les 5 clés d’une conduite d’auto-régularisation éthique.
Ahimsa : la non-violence, en pensée et en action. Il convient d’adopter un comportement respectueux envers tout ce qui vit et de faire preuve de compassion envers soi-même ainsi que tous les êtres vivants.
Satya : la vérité, l’honnêteté (y compris envers ses propres faiblesses). Vivre dans la franchise des pensées, des paroles et des actes.
Asteya : le non-vol. Ne pas envier ce que possède les autres, sur le plan matériel comme sur le plan immatériel.
Brahmacharya : la modération des sens. Vivre en ayant un bon usage de l’énergie, réduire les pulsions excessives (plus on est modéré, plus on maintient son niveau d’énergie).
Aparigraha : le non-désir de possession. Neutraliser le désir d’accumuler des richesses, cultiver la simplicité, réduire ses besoins et ses envies.
« Il est important de comprendre intellectuellement et spirituellement que l’esprit qui pénètre votre vie pénètre aussi toutes les autres formes de vie. »
Goswami Kryananda
Les Niyamas :
Les Niyamas (= restreindre, prévenir) sont des directives éthiques pour développer la conscience et l’intégrité. Ces observations tournent l’attention vers notre relation à nous-même.
Saucha : la propreté. Nettoyer son corps et son esprit, avoir des pensées pures et agir avec compassion.
Santosha : le contentement, la gratitude. Apprécier ce qui est déjà là. Cultiver la capacité de connaître la douleur et le plaisir avec équanimité, se réjouir des choses de la vie.
Tapas: austérité. Se concentrer sur l’essentiel.
Svadhyaya : l’étude de soi. Se remettre en question et développer sa spiritualité. Introspection : je prends le temps de me connecter consciemment à moi-même et voir ce que je suis.
Isvara pranidhana: la dévotion à plus grand. Reconnaître qu’il y a plus grand que soi et exprimer ce qu’il y a de divin en soi.
« Il est bien plus difficile de se conquérir, d’administrer ses désirs et de contrôler des passions que de conquérir, d’administrer et de contrôler un royaume étranger. »
Mahavira
Intégrer la philosophie du yoga à son quotidien
Le yoga ce n’est pas quelque chose que l’on fait, c’est plutôt quelque chose que l’on est. On choisit d’être yogis, ou d’intégrer le yoga à son quotidien. Pas de faire du yoga. Le Yoga n’est pas une pratique passive. Ce n’est pas quelque chose que tu mets de côté une fois que le tapis est rangé.
S’engager sur le chemin du yoga, ce n’est pas uniquement chercher à contrôler ses actions. C’est également tendre à contrôler sa parole et ses pensées. Choisir de vivre en accord avec les principes éthiques du yoga c’est s’engager dans la voie de l’amour, de la paix, de la justice. Pour soi-même, pour les autres et pour tous les êtres du monde.
En intégrant les valeurs du yoga à son quotidien on se rapproche de sa véritable nature. On se permet de vivre une vie davantage alignée avec ce qui nous entoure. Je vous rassure, nul besoin de connaitre la liste par cœur ! Si vous pratiquez la bienveillance envers vous et envers ceux qui vous entourent, tout en respectant vos valeurs profondes, vous avez déjà intégré une grande partie de cette merveilleuse philosophie de vie.
« Le corps est le fondement de notre croissance spirituelle. Mais non sa fin. Continuez à vous élever toujours plus vers la joie suprême, celle de l’âme. »
Amrit Desai
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